NOTES SUR LE PLAIDOYER POUR P. QUINTIUS.
NOTES SUR LE PLAIDOYER POUR P. QUINTIUS.
1. Caii Aquillii. C. Aquillius avait été nommé par le préteur Dolabella pour juger ce procès. Dans les causes civiles, le préteur jugeait par lui-même, ou désignait un juge pris dans la liste, qu'il dressait en entrant en charge, des citoyens ayant droit de siéger dans les tribunaux. Le juge, ainsi désigné, prenait pour assesseurs des jurisconsultes de son choix, qui avaient voix consultative, mais non délibérative.
II. De fortunis omnibus. Le mot fortune comprend ici non seulement les biens, mais encore l'état, l'honneur et l'existence civile de P. Quintius.
Priore loco causam dicere. Cicéron est forcé de parler le premier, parce que son client est demandeur. Il est demandeur, parce qu'il attaque Névius en nullité de la saisie que celui-ci prétend avoir faite de ses biens. Comment donc Hortensius est-il accusateur? C'est que pour prouver la validité de la saisie, il accusera Publius d'avoir manqué à un ajournement, et de s être enfui pour éviter les poursuites de son créancier.
Quum de re. La question soumise au jugement d'Aquilius se réduisait à ceci : Publ. Quintius at-il perdu son honneur? ou en d'autres termes : A-t-il laissé prendre défaut contre lui et saisir ses propriétés? Le fond de l'affaire, au contraire était ceci : Publius est-il, ou non, débiteur de Névius? C'est ainsi que les formes de la procédure influent sur le résultat d'un procès. Névius, en faisant juger d'abord la question de probro, ajournait la véritable question, celle de savoir si Publius lui devait de l'argent. S'il triomphait dans le premier débat, cette question fondamentale se trouvait préjugée en sa faveur, avant d'avoir été plaidée.
III. Atriis Licinius. Les portiques de Licinius, atria Licinii, étaient un lieu où les crieurs publics se rassemblaient pour faire les ventes à l'encan. Turnébe veut que ces atria fussent dans le forum, et par conséquent appartinssent à la république. Desjardins, dans les Addenda à son excellent Commentaire des premiers discours de Cicéron, soutient, au contraire, et semble prouver, qu'ils faisaient partie de la maison de Licinius (sans doute Licinius Crassus). Vitruve, VI, 8, nous apprend en effet que, dans les maisons particulières il y avait des parties réservées au seul propriétaire, et d'autres ouvertes au public. Il n'est pas étonnant que celles-ci servissent à des ventes qui rassemblaient un nombreux concours de peuple. C'était pour ces grands de Rome, dont la vie était tout extérieure et toute politique, un moyen de s'entourer de leurs concitoyens et de se populariser. Au reste, cela n'empêche pas qu'il ne pût y avoir aussi autour du forum des lieux destinés aux cacaos, atria auctionaria. Il est même certain qu'il se faisait des enchères aux bureaux des banquiers, dont il sera question note 14.